Au pied du mur, le Congo s’active pour trouver un accord avec ses créanciers Glencore et Trafigura
Pressée par le FMI de trouver un accord avec ses créanciers Glencore et Trafigura, la République du Congo veut résoudre ce contentieux avant une réunion avec l’institution financière multilatérale, qui se tiendra en avril.
De passage en fin de semaine dernière à Paris (France), le patron de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a confirmé aux équipes de l’agence Reuters que des négociations étaient en cours avec les deux négociants de matières premières pour restructurer la dette de 1,7 milliard de dollars que leur doit le pays. Le chef d’entreprise a précisé ainsi que les avocats de la République du Congo travaillaient actuellement avec des représentants de Glencore et Trafigura pour faire parler toutes les parties, « l’objectif du gouvernement [étant] de conclure un accord avec eux avant le prochain examen du FMI en avril ». Pour Brazzaville, l’enjeu est en effet majeur. Après avoir validé, en juillet 2019, un programme triennal de 448,6 millions de dollars sur trois ans à destination de la République du Congo et débloqué une première tranche de 44,9 millions de dollars, le FMI a soumis la suite des décaissements à l’obtention d’une convention avec Glencore et Trafigura. D’où l’urgence pour les autorités congolaises de trouver, avant la date fatidique de la réunion avec le FMI, un compromis avec les deux géants du négoce international, qui n’ont pour l’heure pas communiqué sur cette question en suspens.
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Pas sûr cependant qu’un accord soit trouvé à court terme. En janvier, de précédents pourparlers entre la République du Congo et les négociants suisses avaient échoué après que ces derniers aient rejeté la proposition congolaise de décoter la dette due, c’est-à-dire d’acter une valeur de remboursement inférieure à la valeur réelle des sommes prêtées. La décote aurait certes permis à l’Etat congolais d’alléger le poids du service de sa dette, mais l’opération se serait alors effectuée au détriment de Trafigura et Glencore… qui ne l’ont pas entendu de cette oreille.
Reste à savoir si la chute récente des cours du baril de pétrole, qui réduira encore un peu plus les ressources financières du Congo, rendra ces créanciers – ou le FMI – plus conciliants. Le pays, qui a enregistré en 2019 une production d’environ 342 000 barils par jour, aurait selon les estimations du FMI une dette totale de près de 9,5 milliards de dollars, soit 85,5 % de son PIB.