Dans un contexte mondial difficile, le café africain a la cote
Publiés au début de ce mois par l’Organisation internationale du café (ICO), les chiffres des exportations mondiales de café sur les quatre premiers mois de la campagne 2019/20 ont consacré la bonne performance de l’Afrique dans un contexte de réduction globale des volumes.
Dans sa dernière note mensuelle, l’ICO relève que sur le quadrimestre allant d’octobre 2019 à janvier 2020, les exportations cumulées de café africain ont progressé de 9,5 %, à 4,38 millions de sacs de 60 kilos. Dans le même temps, l’ensemble des exportations mondiales (robusta et arabica inclus) s’est contracté de 5,8 %. Une baisse globale qui doit beaucoup à la contre-performance des deux premiers producteurs de la planète, le Brésil (-12,7 %) et le Vietnam (-14,6 %), ces deux pays représentant à eux seuls plus de la moitié (54 %) des volumes mondiaux écoulés. Pas étonnant dans ces conditions que les régions dont sont originaires ces deux poids lourds – l’Amérique du Sud (19,86 millions de sacs exportés) et l’Asie-Océanie (12,21 millions de sacs exportés) – aient également sensiblement sous-performé sur la période (respectivement -9,8 % et -5,4 %).
Sur le continent africain en revanche, la plupart des pays exportateurs ont affiché de solides résultats, à l’image de l’Ouganda – le plus important exportateur de café en Afrique, qui a vu ses expéditions augmenter de 10 % (1,62 million de sacs) –, l’Éthiopie (+ 18,2 %, à 1,17 million de sacs), la Côte d’Ivoire (+5,6 %, à 558 000 sacs) et du Rwanda (+ 12,3 % à 152 000 sacs). La palme de la plus forte progression revient toutefois à Madagascar (+128,7 %)… sur des volumes peu significatifs, il est vrai (12 000 sacs). Seule « fausse note » africaine, les exportations de Tanzanie, en retrait de 1,6 % à 393 000 sacs.
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Les 10 premiers producteurs mondiaux de café (données 2018)
Au final donc, les résultats africains sont plutôt flatteurs et abondent dans le sens des solides perspectives associées à la filière café sur le continent. Dans un document daté de mars 2019, l’Organisation interafricaine du café (IACO) rappelait ainsi que « l’Afrique est caractérisée par l’émergence d’une classe moyenne jeune et urbanisée apte à renforcer le potentiel pour une consommation accrue de café ». Un pronostic optimiste qui trouve déjà partiellement une traduction sur le terrain, avec le succès croissant de chaînes de café locales telles que Java House au Kenya, Bourbon Coffee au Rwanda, mais aussi Kaldi’s en Éthiopie, Ivory Blue en Côte d’Ivoire, et Cafe Neo au Nigeria.