La Namibie devient le premier pays africain à exporter sa viande de bœuf vers les États-Unis
Après dix-huit ans de négociations, la Namibie est devenue le premier pays africain à exporter de la viande de bœuf vers les États-Unis, premier marché mondial.
Modeste par son importance – 25 tonnes, acheminées le 19 février vers Philadelphie –, le premier envoi de viande rouge namibienne n’en marque pas moins une victoire symbolique pour la diplomatie économique du pays d’Afrique australe, qui a négocié patiemment ce volet commercial depuis 2002.
L’accord, obtenu dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), une loi américaine exemptant de droits de douane un ensemble de produits en provenance d’une quarantaine de pays d’Afrique subsaharienne, devrait ainsi à la Namibie, qui est connue pour son bœuf élevé en liberté et sans hormones, d’exporter dès cette année 860 tonnes de viande de bœuf (désossée ou découpée sous forme réfrigérée ou congelée) aux États-Unis. Présent à Windhoek, au siège de la société d’État Meatco, l’exportateur de viande namibien qui inaugurait cette première expédition vers les États-Unis, la vice-Premier ministre et ministre des Relations internationales, Netumbo Nandi-Ndaitwah, s’est félicité que son pays soit « […] enfin en mesure d’exporter de la viande vers le grand et lucratif marché américain », la première puissance économique mondiale étant – et de loin –, la première consommatrice mondiale de viande de bœuf, devant la Chine et le Brésil (voir graphique ci-dessous). De fait, la responsable politique namibienne a précisé que la principale cible visée serait la très puissante filière américaine de la restauration rapide (4 millions d’emplois directs et 256 milliards de chiffre d’affaires en 2018), aux besoins gargantuesques. Une opportunité économique sur laquelle est également revenue l’ambassadrice américaine en Namibie, Lisa Johnson, la diplomate saluant notamment « l’accès au plus grand marché de consommation, au pouvoir d’achat cumulé de 13 000 milliards de dollars tandis que les consommateurs américains se verront proposer du bœuf de haute qualité de Namibie ».
À court terme cependant, les envois de viande bovine vers les États-Unis ne devraient pas modifier sensiblement les volumes écoulés à l’étranger par la Namibie, le pays exportant chaque année environ 30 000 tonnes de viande de bœuf, dont 60 % destinés à son voisin sud-africain.
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